Tout le monde connaît ou a déjà entendu parler des prix Nobel qui sont décernés chaque année à différent(e)s scientifiques, écrivains et personnalités. Mais peu d’entre nous savons réellement qui était Alfred Nobel, l’homme qui en est à l’origine.
Durant toute sa carrière, Monsieur Nobel, chef d’entreprise et inventeur prolifique, aura déposé pas moins de 350 brevets scientifiques, dont celui sur la dynamite. Revenons sur son histoire.
Naissance en Suède et études scientifiques
Alfred (Bernhard) Nobel est né en Suède en 1833. Il est issu d’une famille qui compte plusieurs ingénieurs et scientifiques, dont son père, chef d’entreprise et auteur d’inventions dans le domaine des explosifs mais aussi dans la transformation du bois (contreplaqué). Il vécut une partie de sa jeunesse en Russie avant de se rendre aux Etats-Unis à l’âge de 18 ans pour étudier la chimie. Là-bas, il travailla avec John Ericsson, un inventeur également d’origine suédoise. En 1850, Alfred passa un an à Paris pour étudier sous la direction de Théophile-Jules Pelouze, collègue d’Ascanio Sobrero qui découvrit la nitroglycérine.
Un inventeur prolifique
Fort des connaissances acquises auprès de ces différents scientifiques et marchant sur les pas de son père, Alfred Nobel rentre en Suède et se consacre à partir de 1862 à l’étude des explosifs. Son objectif est alors de rendre l’utilisation de la nitroglycérine moins dangereuse. Il finit par découvrir que celle-ci est plus sûre lorsqu’elle est mélangée à un solide inerte et fait breveter un détonateur plus fiable en 1865, puis la dynamite en 1867. Cette invention a révolutionné le travail dans les mines et le développement des chemins de fer, réduisant très fortement le nombre d’accidents. Elle a pleinement contribué à l’essor économique lié à la Révolution industrielle.
Ses recherches se poursuivront dans le domaine des explosifs pendant des années, menant au dépôt de nombreux brevets, parfois suite à des découvertes fortuites.
En 1894, il acquiert la fonderie Bofors, une fabrique de canons qui lui permettra de constituer une fortune considérable.
Alfred Nobel mourut le 10 décembre 1896 à San Remo en Italie à l’âge de 63 ans, avec 355 brevets déposés, 90 usines dans le monde entier et une fortune impressionnante à son actif.
La création du prix Nobel
Le Prix Nobel ne verra pas le jour durant la vie de l’inventeur, mais seulement après la lecture de son testament. En effet, Alfred Nobel, n’ayant pas d’enfant, décida de léguer pratiquement la totalité de sa fortune à une Fondation chargée de récompenser “ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services” dans cinq domaines : la paix (ou diplomatie), la littérature, la physique, la médecine (ou physiologie) et la chimie.
Il faudra 5 ans, le temps de prendre les bonnes dispositions, pour que le Prix voie le jour. Il a été décerné pour la première fois en 1901 et est depuis remis chaque année. Aujourd’hui, il est une référence et les personnalités à qui il est donné bénéficient d’une forte renommée au niveau mondial. Parmi les plus connus, Marie Curie qui obtient le Prix Nobel de physique en 1903 et le Prix Nobel de Chimie en 1911. Cette année, deux Français ont obtenu le fameux prix : Annie Ernaux en littérature et Alain Aspect en physique (aux côtés d’un Américain, John F. CLauser, et d’un Autrichien, Anton Zeilinger).
Si les lauréats sont annoncés en octobre, la remise effective des prix a lieu chaque année le 10 décembre à la date anniversaire de la mort d’Alfred Nobel, à Oslo (pour le prix Nobel de la paix) et à Stockholm (pour les autres).
Quant au « vrai-faux » prix Nobel d’économie, il n’a été créé que bien plus tard, en 1968, par la Banque Royale de Suède.
Lien vers le site Internet du Prix Nobel
Pour démontrer encore, si nécessaire, l’enjeu qu’il représente dans le monde pour les inventeurs, scientifiques, artistes et créateurs, nous vous renvoyons à la très agréable et intelligente série “Big Bang Theory”. Pas de spoiler, mais allez jusqu’au bout.