La fondation Louis Vuitton rend hommage à Charlotte Perriand à l’occasion du 20ème anniversaire de sa mort en organisant du 2 Octobre 2019 au 24 Février 2020, une grande exposition sur son parcours et son œuvre. Dans cet article, Brandon revient sur la vie de cette architecte et designer de renom.
Ses débuts à Saint-Sulpice
L’architecte et créatrice naît en 1903 à Paris, où elle étudie ensuite à l’école de l’Union Centrale des Arts Décoratifs entre 1920 et 1925. Elle commence sa carrière professionnelle dans son atelier situé place Saint-Sulpice, et, à 24 ans, se fait connaître grâce à son « Bar sous le toit ».
Elle travaille ensuite en collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret sur des réalisations majeures telles que la Villa Church, la Villa Savoye à Poissy, la Cité de Refuge de l’Armée du Salut ou encore le Pavillon suisse à la Cité Internationale Universitaire de Paris.
Influencée par la civilisation mécanique, elle donne une touche industrielle à ses conceptions mobilières.
Son expérience d’associée à l’atelier de Le Corbusier et Pierre Jeanneret lui a permis de renforcer sa technicité, ses références et son savoir.
Inspirée du « sur-repos » des cabinets des médecins, Charlotte Perriand a créé la chaise basculante qui fut le best-seller des salles de vente. Celle-ci a été présentée au Salon d’Automne de Paris en 1929. Elle est faite d’une base en acier et d’un métal laqué noir opaque et d’un appui-tête en plumes avec revêtement en cuir.
« On a tendance à faire un objet pour l’objet. Et l’homme y est absent. Il ne faut pas se tromper de sujet, le sujet n’est pas l’homme, c’est l’objet ! » – Charlotte Perriand.
La consécration
En 1937, la pionnière de la modernité quitte l’atelier de Le Corbusier et fait naître le bureau Boomerang avec sa forme si singulière. Charlotte a alors l’ambition de changer le monde par les formes et les matières utilisées pour cette création.
Après la guerre, elle est chargée de l’aménagement d’intérieur d’une quarantaine de chambres d’étudiants de la Maison de la Tunisie. Elle participe aussi à l’aménagement de la Maison du Mexique avec la création d’une bibliothèque originale.
Une femme libre et féministe
Charlotte Perriand avait aussi des engagements politiques et soutenait notamment le parti communiste. Selon Jacques Barsac « Elle était révolutionnaire dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle ». En témoigne son œuvre « La Grande Misère de Paris » qui dénonce les conditions de vie difficiles à Paris en 1936 et représente les revendications des ouvriers.
Dans une époque difficile pour les femmes, elle a su rester libre. Elle a par exemple refusé de créer sa propre agence car la banque lui demandait une signature de son mari.
Proche d’un certain nombre de femmes influentes, comme Joséphine Baker, elle se prend à imaginer pour le magazine « Elle », en 1947, un gouvernement exclusivement féminin où elle occupe la place de ministre de la Reconstruction. C’est le temps de l’utopie…
Photographies : Brandon Valorisation, Exposition sur Charlotte Perriand.
Pour en savoir plus sur l’exposition « Le monde nouveau de Charlotte Perriand », du 9 octobre 2019 au 24 février 2020, à la fondation Louis Vuitton : https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/expositions/exposition/charlotte-perriand.html