Ce mois-ci, Brandon Valorisation revient sur la vie de Florence Nightingale, cette infirmière talentueuse qui aura tant apporté à sa profession. Florence Nightingale est si célèbre dans son domaine que la journée internationale de l’infirmière est célébrée le 12 mai, jour anniversaire de sa naissance.
Naissance en Italie et vocation
Florence Nightingale est née le 12 mai 1820 à Florence, en Italie, ville qui lui a donné son nom. Elle est la fille d’un couple britannique fortuné, formé de William Edward Shore (héritier de la famille Nightingale) et Fanny Smith, qui, après leur mariage, parcourent l’Europe pendant 2 ans avant de retourner en Angleterre avec leurs deux enfants.
Florence bénéficie d’une bonne éducation de la part de ses parents. Elle connaît déjà le français à 9 ans et à 11 ans son père lui enseigne le latin, le grec, l’allemand, l’italien, la philosophie et l’histoire.
Dès son adolescence, elle se montre attentive aux conditions de vie des pauvres et à leur santé, sans doute portée par le courant religieux de sa famille, l’unitarisme. Ses parents organisent et financent des soins médicaux aux environs de leur domaine et, en 1837, elle se consacre pendant 1 mois aux soins intensifs des malades atteints de la grippe lors d’une épidémie. Elle a alors une révélation, et on retrouvera dans son journal la phrase “Dieu m’a parlé et m’a appelée à son service”.
Malgré la réticence de ses parents, Florence commence à s’intéresser aux mathématiques dès 1839 grâce à l’un de ses cousins, et devient l’élève du mathématicien James Joseph Sylvester. Mais la jeune femme semble trouver la vie banale jusqu’en 1844 et sa rencontre avec le médecin américain Samuel Gridley Howe, fondateur des premières écoles pour aveugles aux Etats-Unis. C’est lui qui lui conseillera de suivre sa voie lorsqu’elle lui demandera s’il serait inconvenant qu’une femme de la haute société devienne infirmière.
Une vie au service des autres
Elle devient très vite militante pour l’amélioration des soins médicaux dans les infirmeries et, à 25 ans, elle annonce à ses parents sa volonté de devenir infirmière. A cette époque, le soin des malades dans les hôpitaux est pratiqué par les femmes pauvres et sans instruction, d’où le refus total de ses parents de la laisser suivre cette voie. Finalement, il est décidé qu’elle voyage en Europe avec des amis de la famille. C’est lors de ce voyage qu’elle rencontre Theodor Fliedner, à Kaiserswerth en Allemagne, qui dirige une école pour infirmières gérée par un ordre de diaconesses. Elle finit par obtenir l’autorisation de ses parents pour suivre une formation de 3 mois au sein de l’établissement, avant de rentrer en Angleterre et d’écrire son premier ouvrage “The Institution of Kaiserswerth on the Rhine, for the Practical Training of Deaconesses”. Quelque temps plus tard, elle complète sa formation à Paris avant d’accepter le poste de surintendante à l’Institute for the Care of Sick Gentlewomen. Là-bas, elle acquiert une bonne réputation. En parallèle, elle compile les statistiques qui lui montrent que le taux de mortalité dans les hôpitaux est supérieur à celui des malades à domicile (contraction de maladies, etc.). Elle réalise alors qu’en améliorant la propreté des établissements on pourrait renforcer la sécurité des patients.
En 1854 éclate la guerre de Crimée, et les maladies et épidémies font plus de ravages dans l’armée anglaise que les combats. Des lacunes dans les soins apportés aux soldats sont pointées du doigt par la presse et en réponse, Florence Nightingale se rend avec 38 autres infirmières en Turquie. Sur place, elles nettoient l’hôpital et réorganisent les soins afin d’améliorer les conditions d’hygiène. Si cela n’a pas d’effet immédiat, le taux de mortalité finit quand même par diminuer. Florence gagne également l’estime des soldats en écrivant des lettres de leur part aux familles, en organisant des salles de lecture, etc.
La reconnaissance
A son retour de Crimée en 1856, Florence Nightingale reçoit un courrier de la reine Victoria qui lui témoigne son admiration et l’invite à la rencontrer. Elle sera alors reçue par la Reine comme une héroïne. Selon la BBC, elle serait la femme la plus célèbre du royaume après la Reine elle-même. Elle participera ensuite à la “Commission Royale pour la Santé, chargée de l’amélioration de l’état sanitaire dans l’Armée britannique”, et rédige un rapport de plus de 1.000 pages sur ses observations en Turquie, avec des données statistiques détaillées. Pour sa contribution, elle devient en 1860 la première femme à être élue membre de la “Société Statistique”.
En 1860, elle réalise enfin son rêve grâce à de nombreux dons faits au Fonds Nightingale et crée la Nightingale Home and Training School for Nurses, un établissement pour la formation des professionnels de santé, dont le cursus qui dure un an propose à la fois des cours magistraux et des travaux pratiques. Les infirmières formées vont ensuite répandre leur savoir dans tous les hôpitaux de Grande-Bretagne et ouvrent de nouvelles écoles à l’étranger.
Grâce à sa renommée, Florence Nightingale aura l’occasion plus tard d’aider le gouvernement américain dans l’organisation de soins médicaux durant la Guerre de Sécession. Elle fondera plus tard, en 1869, le Women’s Medical College avec Elisabeth Blackwell.
Puis, les récompenses affluent : en 1883, la Royal Red Cross lui est décernée par la Reine Victoria, en 1907 elle est la première femme à être décorée de l’Ordre du mérite et en 1908 elle reçoit l’Honorary Freedom of the City of London.
Elle meurt le 13 août 1910 à Londres, après avoir largement laissé son empreinte dans la profession.