Pas une semaine ne passe sans que nous entendions parler d’une start-up ayant réalisé une levée de fonds. Dernier exemple notoire, la start-up française Doctolib, leader européen de la prise de rendez-vous médical, qui a levé 150 millions d’euros, devenant ainsi la 4ème licorne française valorisée à plus d’un milliard d’euros.
Vous l’avez compris, la levée de fonds a le vent en poupe. Et pourtant, ce n’est pas le seul moyen proposé à une entreprise pour accompagner son développement !
État des lieux de la levée de fonds
La levée de fonds consiste, pour une start-up ou une PME, à ouvrir son capital à un ou plusieurs investisseurs en contrepartie d’un apport en capital, et donc d’actions ou de parts dans la société. Cette opération a pour but de favoriser son développement en lui apportant des moyens financiers.
Dans le milieu des start-up, la levée de fonds est très en vogue. Selon une infographie publiée par le cabinet Keyrus, le montant total des levées de fonds en 2017 était de 2,6 milliards d’euros en France, soit 13% de plus par rapport à 2016. Le montant moyen des levées était d’environ 4,2 millions d’euros. Par secteur, ce sont la FinTech, le Retail et la MedTech qui ont généré le plus de levées de fonds (plus de 200 millions d’euros chacun).
Source : Journal du Net
En 2018, le montant a encore augmenté pour atteindre 3,2 milliards d’euros levés. Un nouveau record alors que le nombre d’opérations a baissé (657 opérations contre 689 en 2017). Ce chiffre est atteint grâce notamment à 3 opérations de plus de 100 millions d’euros, pour les start-up Voodoo, éditeur de jeux vidéo (171 millions), Deezer (160 millions) et BlaBlaCar (101 millions).
Cependant, les levées de fonds ne concernent au final que peu d’entreprises. Selon des données américaines, seuls 6% des entrepreneurs font appel à ce dispositif.
Au vu de ces chiffres, il peut sembler avantageux de réaliser une levée de fonds, mais cela comporte tout de même des écueils.
Les investisseurs s’engagent pour une durée limitée et souhaitent un retour sur investissement fort et rapide. Leur rôle consiste en une prise de participation à durée déterminée. Or, le start-upper a besoin de temps pour développer son projet et entrer sur le marché.
Autre élément important mais qui doit être pris en compte, l’arrivée de nouveaux associés.
A chaque levée de fonds, la société cède une partie de son capital aux investisseurs, et ce n’est pas sans conséquences ! En effet, les nouveaux venus, selon leur niveau de participation, interviennent dans les décisions stratégiques de l’entreprise.
Si le fondateur ne prend pas garde à rester majoritaire, il court le risque de devoir suivre les directives des investisseurs, le plus souvent financiers, et de ne plus être maître de son projet.
Il est fréquent que l’objectif du dirigeant et ceux de ses actionnaires deviennent contradictoires.
Le dirigeant souhaite fiabiliser son offre dans le cadre d’une croissance maîtrisée et pérenne alors que les investisseurs espèrent une croissance rapide pour augmenter la valeur de l’entreprise et maximiser les profits lors de la revente de leur participation, parfois sans tenir compte des spécificités de l’entreprise.
Le risque est plus important lorsqu’il s’agit d’une entreprise technologique dont le développement prend du temps et nécessite des moyens.
Mais comment déployer son activité si l’entrepreneur ne dispose pas des moyens nécessaires ? C’est un peu la quadrature du cercle !
Lever des fonds n’est pas forcément synonyme de réussite. Certaines start-up font faillite malgré les apports de capitaux. Cela peut être dû à des apports insuffisants ou mal utilisés par les gestionnaires. Ou alors la start-up ne dispose tout simplement pas des moyens nécessaires pour l’industrialisation puis la commercialisation de son produit/service innovant.
Parmi les échecs, on retiendra par exemple la start-up américaine d’épicerie en ligne WebVan qui, malgré une levée de fonds de 800 millions de dollars, fera faillite l’année suivante.
TakeAway, une start-up lyonnaise, a été mise en liquidation judiciaire en 2017, un an après avoir levé 500 000 euros. La société a été mise en difficulté suite à ses différents investissements (matières premières, production…) qui n’ont pas été compensés par la vente de ses produits.
D’autres viennent grossir les rangs des start-up en échec, comme Tribe, qui malgré ses 2,5 millions d’investissement a dû s’incliner face aux géants américains.
La levée de fonds est pour certaines start-up ou PMI, un mariage contre nature.
Pour aller plus loin : que faut-il savoir avant de lever des fonds ?
L’adossement pour les start-up/PMI, un autre levier de développement
L’adossement industriel consiste à ouvrir le capital à une entreprise industrielle de bonne taille et positionnée sur un secteur d’activité proche de la start-up. Ce partenaire dispose des moyens financiers, humains, commerciaux et industriels nécessaires à la start-up ou PMI pour accompagner son développement.
L’adossement industriel et financier permet donc de renforcer les moyens de l’entreprise.
Par exemple, une start-up qui détient un ou plusieurs brevets sur un marché porteur dispose rarement des moyens nécessaires à l’industrialisation et à la commercialisation de son produit. La levée de fonds ne répond pas entièrement à son besoin car elle ne lui permettra pas devenir une entreprise industrielle dotée d’une force commerciale sur ce marché.
A contrario, un adossement de qualité apportera un accès large et rapide à son marché, en France et à l’international.
L’adossement industriel et financier n’est pas une alliance contre-nature, c’est un partenariat où les deux parties ont besoin l’une de l’autre dans un cadre « gagnant-gagnant ».
Les dirigeants partagent une vision complémentaire de la stratégie de développement. En effet, l’intérêt pour l’industriel est de diversifier et de pérenniser son activité dans le temps. Son entrée au capital d’une start-up innovante lui permet d’exploiter, en position de monopole, une innovation de rupture, et dans certains cas d’accéder à de nouveaux marchés.
L’intérêt pour la start-up/PMI étant de pouvoir s’adosser à un « grand frère » pour grandir à ses côtés.
Un exemple récent d’adossement industriel, la société familiale Moulin BTP, positionnée sur le marché régional du BTP en Auvergne Rhône Alpes, s’est rapprochée en février 2019 de Razel Bec Fayat. L’objectif ? Pouvoir être retenu pour de plus grands chantiers, inaccessibles pour les PME.
En quoi Brandon Valorisation peut vous accompagner dans votre démarche d’adossement ?
Au-delà du manque de temps d’un chef d’entreprise, la recherche et mise en place de ce type d’accord nécessite l’intervention d’un professionnel.
Pour engager et conduire ces démarches, Brandon Valorisation a développé une prestation qui s’adresse aux start-up et PMI dont l’activité nécessite une ouverture du capital à une société de taille significative, implantée en France ou à l’international.
Pendant une durée déterminée, nous identifions et approchons les entreprises de domaines d’activités et de pays préalablement convenus avec vous. Nous participons aux négociations jusqu’à la signature du protocole d’accord.
Outre le forfait qui varie suivant le territoire de la mission, le cabinet perçoit une rémunération au succès. Brandon partage ainsi le risque avec ses clients.
Pour en savoir plus sur l’accompagnement à la mise en place d’un adossement industriel et financier, consulter la page dédiée sur notre site Internet.
Des questions supplémentaires ? Nous serons heureux de vous répondre par email ou téléphone. Ou accédez à notre formulaire de contact ici.
Les sources de cet article :
https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/doctolib-vaut-desormais-plus-d-un-milliard-d-euros_649131?xtor=RSS-18
https://thenextmedia.fr/innovation/2018/09/10/grand-groupe-startup-romain-gerardin-fresse/
http://www.le-droit-des-affaires.com/quest-ce-quune-levee-de-fonds-article185.html
https://wydden.com/startup-echec-liquidation-judiciaire-en-2017/
http://www.dynamique-mag.com/article/startup-leve-fonds-echoue-apres.8304
https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/actu/0302188910679-la-rude-trajectoire-des-start-up-francaises-btoc-322993.php
https://www.usine-digitale.fr/editorial/infographie-keyrus-revele-la-situation-de-l-ecosysteme-numerique-francais.N692604
https://www.chefdentreprise.com/Thematique/actualites-1056/Breves/Tribune-Levee-fonds-evitez-pieges-328254.htm
https://www.maddyness.com/2019/01/03/maddymoney-bilan-2018/
http://www.france-start-up.com/2016/08/startup-l-adossement-industriel-pour-se-developper.html
https://www.chefdentreprise.com/Thematique/creation-d-entreprise-1024/Breves/Lever-fonds-quand-est-start-fausse-bonne-idee-327987.htm
https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/six-bonnes-raisons-pas-etre-licorne-tech/