Le mois de mars 2019 met à l’honneur les femmes avec la journée internationale des femmes le 8 mars, mais aussi la semaine de l’entrepreneuriat féminin du 4 au 15 mars. Chez Brandon, on aime et on soutient les femmes. C’est pourquoi nous publions ce mois-ci un article sur les entrepreneures. Un sujet qui nous concerne d’autant plus que notre partenaire, Brandon IP, est dirigé par une femme, Anne Lévy !
Panorama de l’entrepreneuriat féminin
En 2017, seulement 14% des chefs d’entreprise sont des femmes, alors qu’elles représentent 48% de la population active. Un chiffre qui reste particulièrement faible, malgré sa progression constante.
La tranche d’âge où les femmes dirigeantes sont les plus représentées sont les moins de 30 ans.
Elles dirigent principalement des TPE (15% des dirigeants d’entreprises de 10 à 20 salariés sont des femmes), alors qu’elles ne sont que 7,5% à diriger des entreprises de plus de 1000 salariés.
En Europe, la part des femmes créatrices d’entreprise atteint 30%.
Selon l’Insee en 2018 (voir infographie ci-dessus), les femmes représentent 75% des créateurs d’entreprises individuelles dans le domaine de la santé et du social. Elles sont 70% dans les services aux ménages, 52% dans l’industrie et 50% dans l’enseignement. Elles sont moins bien représentées dans les autres secteurs.
Parmi les moteurs pour créer son entreprise, on retrouve le besoin d’épanouissement personnel et l’envie de liberté et d’autonomie dans le travail.
Les obstacles rencontrés par les femmes
Une étude conduite par la Commission européenne, Women innovators and entrepreneurship [1], met en avant trois obstacles rencontrés par les femmes qui souhaitent innover en entrepreneuriat :
- Les obstacles contextuels : les stéréotypes que subissent les femmes dans le domaine de la science et de l’innovation, qui sont perçus plutôt comme des activités masculines.
- Les obstacles économiques : l’innovation passe par l’investissement (R&D, achats de nouveaux outils…). Or, les femmes sont souvent considérées comme moins crédibles par rapport aux hommes et les banques ont du mal à leur faire confiance. Certaines femmes, ne souhaitant pas prendre le risque d’investir l’argent de la famille, préfèrent alors abandonner leur projet. Selon un article d’Anaxago, 44% des femmes estiment que leur échec est dû au manque de financement.
- Les obstacles structurels, c’est-à-dire le manque de réseaux et de connaissances de modèles d’entrepreneuriat.
Les femmes entrepreneures font parfois face au sexisme et aux discriminations. Selon Caroline Ramade (50inTech), les investisseurs, en très grande majorité des hommes, favorisent les projets tenus par des hommes. Ainsi, sur les cinq dernières années, « les neufs plus gros fonds d’investissements français n’ont investi que 2,6% des fonds dans des entreprises cofondées par des femmes ». En 2018, sur les 614 start-up qui ont levé des fonds, seulement 77 étaient dirigées par des femmes, soit 20% de moins qu’en 2017, et les femmes ont levé en moyenne 3,1 millions d’euros, contre 6 millions d’euros pour les hommes.
Mais surtout, les femmes ont tendance à se mettre des barrières psychologiques. Selon une étude de 2016, 35% des femmes interrogées se sentent moins expérimentées que les hommes et 36% ont peur de l’échec. Enfin, elles craignent de ne pas dégager assez de revenus, ont peur de l’inconnu et pensent manquer d’informations.
Des soutiens spécifiques pour les femmes entrepreneures
Plusieurs initiatives ont été lancées pour venir en aide aux femmes qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise. En voici quelques exemples.
BNP Paribas a ainsi créé l’observatoire annuel national de l’entrepreneuriat féminin, avec Occurrence, un cabinet d’études. L’objectif est de connaître les besoins des entrepreneures et d’améliorer leur accompagnement. Le premier observatoire a été publié en septembre 2018.
Le réseau Européen de promotion de l’entrepreneuriat féminin (WES) a été lancé en 2000 avec des membres de 31 pays européens. Son but est de fournir des informations sur les mesures d’accompagnement existantes pour les femmes qui entreprennent et les aider à nouer des contacts.
Côté formation, l’ESSEC a lancé le programme « Women, Be European Board Ready ! », conçu pour préparer les femmes qui le souhaitent à l’exercice d’un mandat et à comprendre les enjeux et process des Conseils d’Administration.
Au niveau financier, l’association territoriale France Active propose ainsi un dispositif national, la Garantie EGALITE femmes, spécifiquement dédié aux femmes.
On trouve aussi en Europe un réseau de business angels féminins, créé par le Parlement européen, ou encore le réseau européen des ambassadrices de l’entrepreneuriat féminin (ENFEA) qui réunit environ 320 entrepreneures de 22 pays pour soutenir la création de nouvelles entreprises dirigées par des femmes.
Il existe également des incubateurs ou réseaux d’accompagnement, comme Action’elles, Willa, l’incubateur Les Premières ou encore Mampreneures pour les mères cheffes d’entreprise.
Enfin, divers prix destinés aux femmes existent, comme le prix des femmes innovatrices de la Commission européenne qui attribue 100 000 euros au 1er prix, ou encore les trophées de l’entrepreneuriat au féminin qui vise à récompenser les femmes dirigeantes de TPE et PME prospères.
En conclusion
Les femmes sont encore peu nombreuses à la tête d’entreprise en France, et ce pour plusieurs raisons, dont les freins psychologiques. Pourtant, les start-up comprenant au moins une co-fondatrice seraient 63% plus performantes que les start-up 100% masculines. Preuve que les femmes sont tout à fait compétentes pour entreprendre et réussir.
Autres chiffres : parmi les femmes entrepreneures, 40% conseillent de franchir le pas, et 4/5 ont confiance en l’avenir (Observatoire BNP Paribas 2018). Enfin, 91% d’entre elles estiment que l’entrepreneuriat est une expérience positive.
Alors mesdames, qu’attendez-vous pour vous lancer ?
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Pour aller plus loin :
Futures startuppeuses : votre guide de survie dans la jungle de l’entrepreneuriat : https://www.maddyness.com/2019/03/07/guide-femme-startup/
Femmes entrepreneures, quelles aides pour vous accompagner : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/femmes-entrepreneures-aides
Les 10 Femmes de la Tech à suivre en 2019 – un article de Forbes : https://www.forbes.fr/femmes-at-forbes/les-10-femmes-de-la-tech-a-suivre-en-2019/?cn-reloaded=1
Le 8 mars, célèbre-t-on la journée des femmes, de la femme ? De leurs droits ?
http://www.slate.fr/france/84307/journee-des-femmes-ou-de-la-femme-8-mars
Les sources de cet article :