En plein développement depuis quelques années, l’Intelligence Artificielle (IA ou AI) commence à apparaître dans des produits sur le marché. Par IA, on entend principalement les algorithmes auto-apprenants (en particulier réseaux de neurones) censés reproduire le fonctionnement du cerveau humain.
Le sujet est désormais entré dans le débat public !
Cet été, la France a défini une stratégie en matière d’IA et a prévu d’y consacrer 1,5 Md€ en soutien public, tout en poussant les grandes entreprises et les start-up à collaborer sur le sujet. L’Europe promeut aussi le développement de l’IA au travers du programme d’aide à l’innovation H2020, car les applications sont très prometteuses notamment dans le domaine de l’industrie, de la banque, des services publics et de la santé.
Aux États-Unis, l’IA est déjà intégrée dans les pratiques opérationnelles des entreprises et en particulier des GAFA, ce qui a valu quelques dérapages. En effet, si l’IA est « intelligente », elle ne s’embarrasse pas des considérations éthiques humaines. C’est ainsi qu’Amazon a été épinglé pour un algorithme de recrutement favorisant les développeurs informatiques masculins. De son côté, Apple est depuis quelques jours dans le viseur des autorités pour son service Apple Card qui octroierait aux hommes des lignes de crédit bancaire 10 fois plus importantes qu’aux femmes. Plus grave, une personne est décédée parce que l’algorithme de la voiture autonome Uber n’aurait pas appris qu’un piéton pouvait traverser en dehors des clous…
Par contre, Google avec ses algorithmes de détection des cancers de la peau et du sein à partir de l’analyse d’images obtiendrait des performances supérieures à celles des meilleurs spécialistes.
Cependant, son projet Nightingale visant à recueillir auprès des hôpitaux les données médicales de dizaines de millions de patients pour les analyser sans leur consentement préalable soulève de nombreuses questions. Des questions auxquelles échappent encore les programmes chinois, pourtant tout aussi avancés notamment dans le domaine militaire.
En conclusion, l’Intelligence Artificielle, à l’instar de nombreuses évolutions technologiques dans le passé, suscite de grands espoirs mais aussi des craintes légitimes. Pour réglementer et contrôler, devrons-nous faire confiance… aux projets d’IA policière et judiciaire ?
PS : Dans un autre registre, l’IA est également un défi au cadre traditionnel de la propriété intellectuelle qui repose sur la notion d’activité inventive (ou d’œuvre de l’esprit). A cela s’ajoute la question de la titularité de la création. Nous aborderons ce sujet dans une prochaine newsletter.