Les amateurs de magie connaissent bien Harry Houdini, ce célèbre illusionniste américain d’origine hongroise dont la spécialité était de s’évader d’une malle remplie d’eau, mais on connaît moins son maître, celui dont il s’est inspiré pour son nom de scène : Jean-Eugène Robert-Houdin.
Cet illusionniste français, surnommé “le père de la magie moderne”, est aussi un inventeur qui se passionne pour l’horlogerie et les automates.
Il n’en fallait pas plus pour que nous décisions d’écrire un article à son sujet.
Enfance et début de carrière
Jean-Eugène Robert naît à Blois le 7 décembre 1805. Il se passionne très tôt pour la mécanique en regardant son père, horloger, travailler dans son atelier. Mais son père souhaite qu’il fasse du droit, aussi il l’inscrit en internat à Orléans pour suivre des études de lettres. C’est ainsi que Jean-Eugène devient clerc de notaire.
Finalement peu passionné par le notariat, Jean-Eugène Robert part en apprentissage dans l’atelier de l’un de ses cousins, horloger. Il devient lui-même ouvrier horloger en 1828 et commence à voyager en France pour son métier, d’abord à Tours puis à Paris où il devient commissionnaire en horlogerie chez Jacques Houdin, son futur beau-père.
C’est à partir de ce moment qu’il se fera appeler Robert-Houdin, pour éviter d’être confondu avec de nombreux homonymes. Il fera d’ailleurs une demande officielle de changement de nom après la mort de sa femme en 1843.
Robert-Houdin l’inventeur
Passionné par plusieurs domaines techniques (l’horlogerie, l’électricité et les automates), Jean-Eugène déposera plusieurs brevets d’invention au cours de sa vie, dont le fameux réveil-briquet en 1837, son premier brevet. Autres de ses inventions encore utilisées de nos jours, le compteur kilométrique ou encore le plastron électrique des escrimeurs, utile pour détecter les touches au fleuret et au sabre. Il aurait également travaillé au perfectionnement des ampoules et largement contribué au domaine de l’ophtalmologie en apportant ses connaissances en optique pour la fabrication de nouveaux outils d’observation. Il dépose ainsi en 1866 le brevet du pupilloscope, du pupillomètre et du rétinoscope et reçoit la médaille d’or du congrès international d’ophtalmologie.
Dans ses ateliers, il fabrique des pendules avec des mécanismes cachés et construit également ses propres automates, ce qui lui sera utile dans sa carrière d’illusionniste. Notons par exemple l’écrivain dessinateur, un automate qui devait répondre aux questions des spectateurs par des phrases ou des dessins, médaillé d’argent à l’Exposition nationale de 1844. Il acquiert une belle notoriété dans ce domaine.
Robert-Houdin l’illusionniste
Jean-Eugène commencera sa carrière d’illusionniste après son remariage et la naissance de ses enfants, en 1844. Ayant découvert l’illusionnisme dans les livres, il demande à l’un de ses amis, le comte de l’Escalopier, de lui avancer l’argent nécessaire pour ouvrir le Théâtre des soirées fantastiques, un théâtre spécialement conçu pour la magie. Le 3 juillet 1845 a lieu la première représentation des “Soirées fantastiques de Robert-Houdin », un succès. On verra dans ses spectacles des automates “magiques”, mais aussi de l’électricité et de l’électro-magnétisme, du jamais vu auparavant. Il fera rapidement fortune avant de retourner vivre près de Blois pour y finir sa vie, en 1871, suite à une pneumonie.
Pour aller plus loin…
Vous souhaitez en savoir plus sur la vie de Jean-Eugène Robert-Houdin et sa magie ? N’hésitez pas à visiter la Maison de la Magie, ouverte depuis 1998 à Blois, face au château, avec un spectacle de magie, une exposition et une boutique vendant des accessoires de magie.
Site Internet de la Maison de la Magie.
D’autres hommages lui ont été rendus, notamment par Harry Houdini, ou encore par Alexis Michalik dans sa pièce de théâtre Le Cercle des Illusionnistes.
A écouter : le podcast de Radiofrance, Jean-Eugène Robert-Houdin, la magie retrouvée
